Zelensky : Que 2025 soit l'année de l'Ukraine, nous ferons de notre mieux pour mettre fin à la guerre
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dans un message pour le Nouvel An vendredi qu'il comptait lutter pour mettre fin à l'invasion russe d'une durée de près de trois ans non seulement "à l'avant" mais également autour de "la table des négociations" durant les mois à venir.
"Chaque nouveau jour de l'année à venir, nous lutterons pour une Ukraine assez forte. Parce qu'une telle Ukraine, et seulement une telle Ukraine, peut être respectée et entendue. Tant à l'avant qu'à la table des négociations", a-t-il déclaré.
La Russie a "capturé" sept fois plus de territoire ukrainien en 2024 qu'en 2023, selon une analyse de l'Agence France-Presse (AFP) sur les données du conflit. L'effort de guerre de l'Ukraine en 2025 est assombri par la crainte de perdre le soutien politique et militaire des États-Unis en cas de remontée au pouvoir de Donald Trump cette année.
"Que l'année 2025 soit notre année. Ukrainienne. Parce que nous comprenons clairement que ni l'adhésion ni la paix ne nous seront accordées en cadeau. Pourtant, nous ferons tout ce que nous pourrons pour arrêter la Russie, pour mettre fin à la guerre", a déclaré Zelensky.
Trump a déclaré que la guerre se terminerait dans "24 heures" après son entrée en fonction et les analystes pensent que cela signifierait que l'Ukraine devrait céder plus de territoires à la Russie en échange de la paix.
"Il n'y a aucun doute à mes yeux que le nouveau président des États-Unis est impatient et capable d'atteindre ce but-là - la paix et la fin de l'agression de Poutine", a déclaré Zelensky lors de ce discours, diffusé en direct par la BBC.
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas fait de mention directe de la guerre en Ukraine dans son propre long message de nouvel an qu'il a prononcé le 31 décembre. Il a toutefois salué le "courage et l'irréprochabilité" des soldats russes.
Deux jours plus tôt, le 29 décembre, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que son pays n'était "pas satisfait" de certaines propositions de l'équipe de Donald Trump concernant le cessez-le-feu en Ukraine. "Nous ne serons pas non plus d'accord avec la remise à plus tard de la date à partir de laquelle l'Ukraine est prévue pour rejoindre l'OTAN... et nous ne serons pas non plus d'accord avec le déploiement d'une force de maintien de la paix d'Europe en Ukraine", a déclaré Lavrov lors d'un entretien avec l'agence de presse russe TASS.
Les deux propositions, a ajouté Lavrov, ont été avancées par l'équipe Trump comme des options possibles pour "un accord à long terme" avec la Russie. Les déclarations de Lavrov surviennent dans la même semaine où le président Volodymyr Zelensky a admis à l'agence Kyodo News du Japon que l'Ukraine ne pouvait pas "rétablir son contrôle sur les territoires occupés par la Russie par la force" dans un avenir proche.
Les déclarations de Lavrov sont les dernières de la Russie dans un va-et-vient de ces derniers mois sur d'éventuelles négociations de cessez-le-feu avec un deuxième président Trump, y compris après la mention de Poutine lors d'une conférence de presse à la fin du mois de décembre concernant des "signaux positifs" venant de l'Amérique, la Russie serait "prête à revenir aux négociations pour apporter la paix en Ukraine". Le Kremlin avait déclaré début décembre avoir proposé à l'administration américaine un "projet spécifique visant à mettre fin au conflit en Ukraine sur la base du droit international ".
Mais Lavrov a été clair sur les conditions de la Russie pour un processus de paix.
"Ces relations pacifiques (avec l'Ukraine) peuvent être atteintes uniquement sur la base d'accords et d'arrangements fiables et juridiquement contraignants", a déclaré Lavrov, ajoutant que cela ne fonctionnerait que si l'accord traitait des problèmes sous-jacents aux relations qui ont causé le conflit.
Il a ensuite rappelé la "position bien connue" de la Russie sur la manière "d'arrêter les hostilités" qui a été "détaillée par notre président". La mention de Lavrov fait vraisemblablement référence au plan en cinq points pour la paix que Poutine a déclaré devoir être intégré dans tout plan de paix, y compris que l'Ukraine s'engage à ne pas rejoindre "l'OTAN" et à ne pas déployer d'armes étrangères sur son territoire et que la Russie garantisse la sécurité d'un tel statut d'Etat neutre. Poutine a également déclaré que la Russie exigera des "garanties correspondantes" de la part de l'OTAN en échange.
Mais un tel plan serait difficile à mettre en œuvre, compte tenu de l'insistance de l'Ukraine, soutenue par Trump, à ce qu'elle ne signerait un accord de paix qu'en tant qu'État souverain, sans statut de neutralité. Les dirigeants ukrainiens ont également été clairs pour exclure tout compromis territorial.
Lavrov n'était toutefois pas en fin de course. Il a également fustigé, dans son entretien d'une heure, le déploiement militaire prévu par l'OTAN sur la frontière russe, comme dans une réponse voilée aux récents démentis de l'OTAN concernant son élargissement. L'alliance avait déclaré début décembre avoir accepté, en principe, un élargissement de l'OTAN en 2023, en ajoutant de nouveaux membres dans le cadre de la politique de "porte ouverte" de l'OTAN. Bien qu'elle n'ait pas précisé les candidats potentiels. Les dirigeants de l'OTAN ont précisé début de ce mois-ci que la Finlande serait en bonne place pour rejoindre l'alliance si elle le souhaitait.
"De tels dangereux expérimentations ont déjà conduit, comme vous le savez, à l'escalade du conflit armé entre la Russie et l'Ukraine", a déclaré Lavrov, selon une traduction du site NBC News.
L'annonce de l'élargissement de l'OTAN, a-t-il dit, montre "qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas" de "ralentissement sur la ligne de déclenchement de la prochaine étape de l'agression militaro-stratégique de l'OTAN contre la Russie".
La Russie avait déclaré plus tôt ce mois-ci qu'elle répondrait aux nouveaux déploiements en déployant ses propres forces stratégiques, sans préciser ce que cela impliquerait. Lavrov a déclaré qu'il ne commenterait pas ces plans.