Alors qu'il a visé Trump, Obama exhorte à rejeter les dirigeants qui entretiennent un « climat de terreur et de haine »

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Alors qu'il a visé Trump, Obama exhorte à rejeter les dirigeants qui entretiennent un « climat de terreur et de haine »

Barack Obama a semblé en outre faire une pique voilée à l'égard du président américain Donald Trump sur les propos visant les immigrants, et qui ont été dénoncés par certains comme ayant encouragé les suprémacistes blancs aux États-Unis.

Le tireur présumé de l'attaque de samedi dans le magasin d'El Paso, au Texas, aurait en effet tenu des propos racistes sur internet, avant l'attaque dans cette zone où vivent majoritairement des Latino-Américains.

« Nous devons tous, sans exception, rejeter fermement les propos qui sortent de la bouche de l'un de nos dirigeants et qui entretiennent un climat de peur et de haine ou normalisent des sentiments racistes ; des dirigeants qui déshumanisent ceux qui ne ressemblent pas à nous, ou suggèrent que d'autres personnes, y compris les immigrants, menacent notre mode de vie, ou qui se réfèrent à d'autres personnes comme à des êtres sub-humains, ou encore ceux qui sous-entendent qu'Amérique appartient uniquement à un certain type de personnes », a déclaré l'ancien président américain, dans un communiqué qu'il a diffusé sur Twitter, lundi, en milieu d'après-midi.

« Ce type de langage n'est pas nouveau — il est à la racine de la plupart des tragédies humaines tout au long de l'histoire, en particulier aux États-Unis et dans le monde entier », a-t-il ajouté. « Il n'a pas sa place dans notre politique et notre vie publique. Et il est temps que la majorité écrasante des Américains de bonne volonté, de toutes les races, de toutes les croyances et de tous les partis politiques, le disent clairement et sans équivoque ».

L'attaque survenue au Texas samedi, ainsi que celle survenue dimanche matin à Dayton (Ohio), ont fait au moins 31 morts et des dizaines de blessés.

Barack Obama a à maintes reprises critiqué Donald Trump, au sujet de sa gestion de la crise provoquée par le coronavirus. Mais, lundi, il n'a pas cité le nom du président américain, en réponse aux deux fusillades ayant eu lieu les unes à la suite des autres.

Toutefois, ses propos semblaient refléter, la dureté de la rhétorique anti-immigrés que Donald Trump a employée tout au long de son mandat.

Donald Trump, par exemple, a dépeint les immigrés mexicains comme des violeurs et des criminels. Il a également désigné des groupes de migrants comme faisant partie d'une "invasion". Il s'est en outre montré moqueur, en mai 2015, lors d'un meeting de campagne, alors qu'un membre du public semblait suggérer de tirer sur des immigrants.

Lundi matin, cependant, après les fusillades, Donald Trump a condamné « le racisme, la xénophobie et le suprémacisme blanc » et a déclaré que « la haine n'a pas sa place aux États-Unis ».

Juste avant les tirs à El Paso, samedi matin, le suspect — identifié par la police comme un homme blanc de 21 ans, originaire de la région de Dallas — a publié un écrit polémique contre les immigrants au Texas, a indiqué NBC News, citant un haut responsable des forces de l'ordre.

Il a également défendu des propos tendant à préserver l'identité européenne en Amérique.

Barack Obama a déclaré que les agences chargées de la sécurité intérieure ainsi que les entreprises d'internet « devaient mettre au point de meilleures stratégies pour réduire l'influence » des groupes haineux, qui ont, ces dernières années, été impliqués dans des tirs comme celui qui s'est produit à El Paso.

« Il y a des indications selon lesquelles le tir à El Paso suit une tendance dangereuse : des individus perturbés qui embrassent des idéologies racistes et se voient dans l'obligation d'agir violemment pour préserver le suprémacisme blanc », écrit Barack Obama. « Comme les partisans de l'État islamique et d'autres organisations terroristes étrangères, ces individus peuvent agir seuls, mais ils se sont radicalisés sur des sites internet nationalistes blancs qui prolifèrent sur internet ».

Barack Obama a par ailleurs renouvelé son appel à la mise en place de lois plus strictes sur la possession d'armes, affirmant que « les preuves montrent qu'elles peuvent stopper certains meurtres ».

« Elles peuvent sauver certaines familles de l'épreuve du deuil », écrit-il. « Nous ne sommes pas impuissants dans ce domaine ».